Bertrand Saint Georges Chaumet

Poème de
Bertrand Saint Georges Chaumet

Le miroir

Au pied d'un sycomore est une orchidée rose
Qui pleure la rosée dont le matin l'arrose
Dans la vasque immobile où sa tige bascule.

Narcisse nonchalant, le canard majuscule
Trouble d'un frisson lent le miroir d'émeraude
Où son corps d'organdi, là-bas, se baguenaude.

Du haut d'un pont sur l'eau, où s'enlacent les lignes,
Un peintre au chevalet demande à son élève :
Lequel préfères-tu de la fleur ou du cygne ?

Aucun ! dit l'apprenti depuis la passerelle,
Car les deux, dans l'étang, troublent mon aquarelle.
Ne dérangez jamais un enfant de son rêve !