Poème de
Bertrand Saint Georges Chaumet
Le pressoir
L'heure est là, toute proche,
Où s'éteint le soleil,
Où l'on vide ses poches
Avant le grand sommeil !
A la fin de la ronde,
Lorsque vont s'abolir
Les couleurs de ce monde
Et se casser la lyre,
Qu'on battra le rappel
De notre pacotille,
Combien pèsera-t-elle,
La sacoche de billes ?
Et tous ces fruits qu'en vain
L'on grappille ou l'on mord,
Feront-ils un bon vin
Au pressoir de la mort ?