Jean Gervais de Lafond
Jean Gervais de Lafond, beau-père de Bertrand Saint Georges Chaumet, un industriel influent.
Il est né à Bayonne le 19 août 1901, de l'union de Louis Marc Gervais de Lafond (né en 1865) et de Louise Binos († 1945).
Ayant perdu son père à l'âge de 3 ans, ses études étant payées par sa tante Fanny Haure, il intègre l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures à 18 ans, puis devient rapidement le bras droit de Jean Raty (1894-1958), industriel dont le grand-père, maître de forges lorrain, avait fondé les Hauts Fourneaux de Saulne.
Dans un contexte favorable compte tenu des besoins en fonte après la première guerre mondiale, Jean Raty rachète des fonderies, crée en 1929 la Société Générale de Fonderie, spécialisée dans la fabrication d'appareil de chauffage et de sanitaires, et en confie la Direction Générale à Jean Gervais de Lafond.
La Société Générale de Fonderie (SGF) rachète notamment Chappée et Jacob Delafon en 1938, qui bénéficiera grandement des besoins d'équipements sanitaires des ménages après-guerre.
A l'issue de la deuxième guerre mondiale, il est Capitaine de réserve d'artillerie et on lui décerne la Croix de Guerre 1939-1944, la Croix des Services militaires volontaires (Médaille de la Résistance) et la Légion d'Honneur au titre de la défense nationale.
Il est ensuite membre du conseil d'administration des Amitiés de la Résistance, association créée en 1955.
De retour aux affaires, Jean Gervais de Lafond devient rapidement un industriel influent, à la tête de nombreuses entreprises :
- Vice-Président de la Société Générale de Fonderie (SGF) ;
- Administrateur des Hauts Fourneaux de Saulne, maison-mère de la SGF ;
- Président de la société italienne FA-RAD, fonderie et fabricant de radiateurs ;
- Président de la société belge Le Grès de Warneton, fabricant de céramique sanitaire ;
- Vice-Président-Directeur Général de la Manufacture de Briare, qui deviendra les Émaux de Briare, fabricant de mosaïques, d'émaux et de céramique, acquis par la SGF en 1962 ;
- Vice-Président-Directeur Général de la Société Anonyme pour l'Exploitation des Terres Réfractaires du Centre, carrières ;
- Gérant de la Société Générale de Centrifugation, fonderies à Bar-Le-Duc ;
- Président-Directeur Général de MPI (Matériaux et Produits Industriels), fabricant de matériaux et produits industriels en porcelaine, exploitant une mine de kaolin (argile blanche à la base de la fabrication de la porcelaine) dans la Nièvre ;
- Président-Directeur Général des Etablissements Nègre, fabricant de carrelages provençaux à Aubagne, exploitant une mine de kaolin à Saint-Zacharie (Var) ;
- Actionnaire de Batiruhr, constructeur de locotracteurs.
Sur le plan social, il est administrateur de sociétés d'habitations à loyers modérés et on le nomme Chevalier du Mérite Social.
Sur le plan de la recherche scientifique, il est administrateur du Centre Technique des Industries de la Fonderie et Vice-Président délégué de la Société Française de Céramique et de l'Institut Français de la Céramique.
Sur le plan syndical, il est Président du Syndicat National des Industries Extractives, Vice-Président de la Confédération des Industries Céramiques, du Syndicat National des Fabricants de Tuyaux de Grès, du Syndicat National des Fabricants de Grès pour les Industries Chimique et de la Chambre Syndicale des Fabricants de Tuyaux de Fonte. Il est aussi membre du Comité Directeur du Syndicat Général des Fondeurs de France.
Jean Gervais de Lafond se marie le 11 juin 1928 à Paris 16e avec Suzanne Rochette (1907 - 8 mars 1999), née de l'union d'Auguste Rochette († 1865) industriels savoyard originaire d'Aiguebelle, et d'Andrée Grange.
Jean et Suzanne auront 4 enfants :
- Marc (13 avril 1929 - 3 décembre 2014), cadre financier chez Michelin
- Guy (1931 - 18 avril 2002), DRH de la Sligos qui deviendra plus tard Atos
- Jacques (1932 - 13 janvier 2019), agent de change
- Anne-Marie (29 mai 1935 à Paris - 10 février 1993 à La Celle-Saint-Cloud), épouse de Bertrand Saint Georges Chaumet
Peu de temps après Jean refuse d'assister au mariage de Guy car sa fiancée Arnina est allemande. Heureusement, il se rend compte rapidement que cette dernière est charmante et il l'affectionnera particulièrement.
Le 19 juin 1967 à Rudesheim (Allemagne), au cours d'un voyage pour le Syndicat des frabricants de céramique, Jean Gervais de Lafond succombe des suites d'un 3ème infarctus. Il n'avait pas pu obtenir le rendez-vous escompté chez son cardiologue avant ce déplacement...
Après son décès, la gestion de MPI et des Etablissements Nègre est assurée par son gendre Bertrand Saint Georges Chaumet.
Jean Gervais de Lafond est enterré à Pau.
Ses petits-enfants gardent de lui le souvenir d'un homme généreux. Certains se rappellent sa « belle Citroën DS » conduite par « un chauffeur stylé et adorable ».
