Bertrand Saint Georges Chaumet

Poème de
Bertrand Saint Georges Chaumet

L'orée du bonheur

Quand caresse ta cuisse
La main de ce monsieur,
Tu ne vois pas malice
A ce geste audacieux.

Et quand ta robe glisse,
Le repaire soyeux
De ton ventre si lisse
Est un lieu délicieux !

Tu es émoustillée
Dans ta hâte d'apprendre
Comment va te piller
L'amant qui va te prendre.

Attendant l'hallali
Après le bien aller,
Tu offres sur le lit
Ton corps écartelé.

Comme à jeune personne
A peine déflorée,
Pour que ta peau frissonne
Suffit de l'effleurer.

Et une main complice,
Exauçant ta prière,
De tes seins au pubis
Te parcourt tout entière,

Sentant se propager
L'écho de ses caresses
En tremblements légers
Où ton corps s'intéresse.

Et puis un doigt douillet
Dans tes lèvres ouvertes
De ton sexe mouillé,
Part à la découverte.

Bientôt ton corps ondule
Sous la vague et le vent
Du plaisir qu'inocule
Son manège savant.

Il en sait les prémices,
Et apaise ou taquine
Sur ton doux clitoris
L'orgasme qui piétine.

Quand pénètre l'archer
Dont les coups t'incendient
Et qui va t'arracher
Les cris du paradis,

Alors tes yeux se ferment,
Semblant te recueillir
Dans l'attente du sperme
Que tu vas accueillir.

Puis c'est l'ultime accord
Et ton chant qui se meurt
Porte ce corps à corps
A l'orée du bonheur.