Poème de
Bertrand Saint Georges Chaumet

Savoir danser

Ils sont seuls dans leur coin, en espérant qu'un jour
L'âme sœur attendue apparaîtra enfin
Et, bien qu'étant restés si longtemps sur leur faim,
Viendra l'apaisement avec le grand amour.

Et pourtant le temps passe, alors que tout près d'eux,
Peut-être est-elle là, tout aussi solitaire,
Cette amie qui aspire au bonheur d'être deux
Mais qui depuis longtemps, aussi, se désespère.

Ainsi la vie s'en va, et le rêve se vide
Au cœur de ces enfants se croisant sans se voir ;
Et chaque lendemain, leur âme prend des rides,
S'ignorant tous les deux, proches sans le savoir.

Regarde ta voisine, et le Monde ira mieux.
Les malheureux sont ceux qui n'osent pas danser,
Qui restent sur leur chaise et ne sont pas curieux,
Alors qu'à côté d'eux, le bal est commencé !

Ne ratez pas les bals du quatorze juillet !
Alors, il n'y aura plus de révolutions
Et au lieu de jouer les pauvres histrions,
Chacun pourra demain, être un jeune premier !