Poème de
Bertrand Saint Georges Chaumet
Ses yeux
J'ai reconnu ses yeux que déjà j'avais vus,
Certains soirs de cafard, lorsque la solitude
Nous pèse sur le dos, bien plus que d'habitude,
Et que l'on s'en console en ayant un peu bu !
Car ce regard rieur qui dansait dans mon verre,
Durant ces beuveries d'adolescent blasé,
Il y a fort longtemps que je l'ai découvert,
Depuis qu'encor enfant, m'avait apprivoisé.
Peu importe les yeux, qu'ils soient bleus, gris ou verts
Qu'ils soient auréolés de feu, d'or ou d'ébène,
Surpris le cœur battant et respirant à peine,
C'est toujours de tous, ceux d'où jaillit la lumière,
Le regard de l'enfant qu'on aima la première.