Poème de
Bertrand Saint Georges Chaumet
Le dernier
Pourquoi avoir touché, ô ma belle ennemie,
À la vieille douleur qui s'était endormie ?
Il m'avait tant fallu de temps et de courage
Pour me guérir de toi et de ton esclavage !
Ton image non plus ne hantait plus mes nuits.
À défaut de la guerre, était venu l'ennui ;
Mais je goûtais en paix le repos du guerrier !
Pour moi, notre combat était bien le dernier.
Et voilà qu'au milieu de tous ces invités,
À nouveau je t'ai vue comme autrefois, si belle !
Et tous nos souvenirs qui encor m'habitaient
Ont sonné ma défaite en battant le rappel !
Maintenant que je suis de nouveau prisonnier,
N'en cherche plus un autre à capturer encore !
Je t'en prie, garde moi, que je sois le dernier.
Alors je deviendrai ton seul garde du corps !