Poème de
Bertrand Saint Georges Chaumet
Les épines
Ne plus voir le soleil
Qui éclaire ma peine !
Chercher dans le sommeil,
En condamnant mon pêne,
L'oubli de ce printemps
Où nous étions heureux,
N'ayant pour passe-temps
Que des jeux d'amoureux.
Car quand l'automne passe
Sur notre roseraie,
À chaque fois dépassent
Tant d'épines serrées
À la fleur que j'aimais,
Que ne veux plus jamais
En être jardinier !
À bien d'autres que moi,
Plus naïfs ou plus jeunes
De se piquer les doigts !
Je préfère le jeûne
Aux fréquents mal au cœur !
Mais choisissant pour l'heure
De renoncer aux fleurs,
Mon sommeil est mon leurre,
Et s'éteint mon soleil
Quand sonne mon réveil.