Poème de
Bertrand Saint Georges Chaumet
Les fantasques
L'une l'aime cosaque
Et l'autre mandoline,
Préférant au cognac,
La douce grenadine !
Que l'on aime ou qu'on dîne,
Afin que rien ne cloche,
Nulle n'est anodine
Des méthodes d'approche.
Et mettre le couvert
Pour une Messaline,
Ne convient au dessert
D'une jeune orpheline !
Pour ne faire défaut,
Je n'en connais pas une
Pour laquelle il ne faut
Interroger la lune !
Ces doubles de nous-mêmes
Dont avons tant besoin,
Des appas qu'elles aiment
Nous laissent le bon soin.
Après le baisemain,
Parfois on désespère
De trouver le chemin
Qui conduit à Cythère.
Et que penser de celles,
Sur le bord du chemin,
Qui nous tendent la main
Pour être prises en selle,
Et qui sont réfractaires
Au festin que l'on goûte,
Quand, pour casser la croûte,
On a mis pied à terre !
Nous ne comprenons goutte
Au féminin mystère !
Pourtant, s'il nous déroute,
Il fait tourner la Terre.
Une seule coquette
Nous fait quitter le port.
Mais le prix de la quête
Est notre toison d'or !